S. Weisser (abrégé W dans la suite) examine la polémique qui, au sujet des passions, opposa les partisans de leur éradication – les stoïciens – aux partisans de leur modération – les péripatéticiens. W souligne dès l’introduction les deux points d’originalité de son enquête. Il s’agit à la fois de faire l’histoire des doctrines philosophiques dans le contexte polémique de leur élaboration et d’étudier les développements de la controverse par-delà les frontières des seules écoles philosophique...

Against the Epicureans who conceive the gods as indifferent to make them inaccessible to anger, the Stoics assert that the god is incapable of anger due to his very benevolence. However, doesn’t the Stoic god’s concern for man threaten his impassivity and expose him to feel anger and passions? In this paper, I address, in a theological context, the classic ethical problem of the compatibility between the integrity of the individual and his concern for others. Several hypotheses are examined. Is (...) divine benevolence merely a disposition to do good to human beings, devoid of any affection for them? If it is a feeling, is it an aspiration to the very exercise of the virtue of benevolence, rather than to the good of mankind in itself? Or could it be understood, in the context of the cosmic οἰκείωσις, as the god’s care for his own parts? Finally, should not we distinguish, in god’s philanthropy, between the φιλία he feels for the wise men and the ἔρως he feels for everyone else? (shrink)

La collection Ancient Wisdom For Modern Readers présente des textes de philosophie antique dans des traductions nouvelles, afin de « rendre la sagesse pratique du monde ancien accessible pour la vie moderne ». Plusieurs ouvrages ont déjà été publiés, comme How to be a friend, traduction du De l’amitié de Cicéron par P. Freeman (2018). Dans How to be free, Anthony A. Long propose une traduction nouvelle du Manuel d’Épictète, ainsi que de neuf extraits de ses Entretiens, choisis pour leurs (...) lien... (shrink)

Le portrait de l'homme -- Le Cabinet inestimable de la femme.

Le cannabis est envisagé ici comme un instrument de la politique d’aménagement des territoires, au sens où R. Neuburger évoque les territoires de l’intime. Ceci permet la création de nouvelles narrations qui permettent de sortir de l’impasse où le cannabis est le problème pour les parents alors que c’est la solution pour le jeune. Deux vignettes cliniques illustrent cette métaphore et les opportunités qu’elle offre pour la thérapie.

Pour Lévinas, la subjectivité – aussi bien dans sa relation avec l’être que dans sa relation avec autrui – est originairement responsable. Comment une telle responsabilité, qui n’est pas la simple conséquence de la liberté du sujet, est-elle possible ? C’est seulement à partir de l’incarnation, à partir de la pesanteur même du corps, que le sujet apparaît comme responsable en ce sens et que par conséquent prend sens chez Levinas la notion même de responsabilité.For Levinas, subjectivity – as well (...) in his relationship with the being, as with his relationship with the other – is from the beginning responsible. How is such a responsibility, which is not the mere consequence of the freedom of the subject possible ? It is only from the embodiment, from the very gravity of the body, that the subject appears as responsible in that sense and that consequently the very notion of responsibility assumes a meaning for Levinas. (shrink)

À partir de l’examen d’un ensemble de films amateurs conservé à la Cinémathèque de Saint-Étienne, identifié sous le titre de « dépôt Gourbeyre », ce texte se propose d’établir quelques caractéristiques de ce qu’a pu être le film de famille pratiqué au moyen de caméras argentiques. Outre la disponibilité à l’acte de filmer que demandent les outils de prise de vue pellicule, la pratique du 8 mm relève d’une exposition à l’imprévu et à l’accident. Quelques exemples d’incidents sont examinés ici, (...) qui relèvent soit de l’usage, soit du fonctionnement de la caméra, mais qui élaborent ensemble les contours d’une poétique de l’accident. (shrink)

Ricœur and Levinas both think the constitution of the subject on the basis of a critique of consciousness. Subjectivity is to think from the proof of a sense that the subject does not constitute, but that requires the subject. Yet Levinas and Ricœur don't achieve this critique in the same way. The aim of this article is to confront these different ways.

« Des beautés spécifiques naissent dans le langage, par le langage, pour le langage », écrit Bachelard dans Fragments d’une poétique du feu. Telle est la formule, véritable leitmotiv de cette ultime œuvre inachevée, par laquelle Bachelard énonce ce qu’il appelle un « Règne du langage », transformant ainsi en une thèse sur l’autonomie du langage et sur l’imaginaire qui en serait le phénomène, le privilège qu’il n’a cessé d’accorder, dans tous ses ouvrages sur l’imagination, à l’image littérair...

Une critique de la métaphysique du sujet, prise entre une théorisation substantialiste de l'individu ou au contraire une approche dynamique de la subjectivité. ©Electre 2017.

Rodolphe Calin | : Comment rendre compte de l’articulation entre l’image et le langage, plus précisément, de la double dimension, langagière et figurative, que présente le langage dans les figures de rhétorique? L’article essaie de montrer que, pour répondre à cette question, Ricoeur n’aura pas seulement eu besoin, dans la sixième étude de La métaphore vive, de développer une sémantique de l’image consistant à penser l’image comme une dimension du procès de la prédication métaphorique, mais également, comme en témoigne (...) son article « Image et langage dans la psychanalyse », une sémiotique de l’image, une sémiotique non linguistique permettant de faire droit à la dimension « pictoriale » qu’acquiert le langage en devenant figuré. Et dans la mesure où la sémantique et la sémiotique de l’image mettent en jeu deux modèles distincts, l’un prédicatif, l’autre substitutif, qui tour à tour permettent de décrire le schématisme de l’imagination, ce sont ici deux approches de l’imagination créatrice qui sont requises pour rendre compte du langage figuré. | : How to explain the connection between images and language? More precisely, how to give an account of the double dimension, both linguistic and figurative, that language presents in rhetorical figures? The present article attempts to show that in order to answer this question, Ricoeur had to develop not only a semantics of the image in La métaphore vive, where the image is conceived as a part of the process of metaphorical predication, but also, as evidenced by his article “Image and language in psychoanalysis,” a semiotics of the image — i.e., a non-linguistic semiotics making it possible to grant the “pictorial” dimension that language acquires in becoming figurative. And to the extent that the semantics and semiotics of the image deploy two distinct models — one predicative, the other substitutive — which alternately describe the schematism of the imagination, it becomes clear that two approaches of the creative imagination are required to account for figurative language. (shrink)

Lacan fait régulièrement référence à Kierkegaard dans son enseignement et ce dernier occupe une place cruciale dans le retour à Freud. En analysant les écrits de Kierkegaard, l'auteur éclaire certains concepts fondamentaux de la psychanalyse, remet en question le rapport de Lacan à Hegel et établit une nouvelle perspective entre psychanalyse et existentialisme.

Cet article propose d’étudier les inédits sur la métaphore datant de 1962. Il se demande pourquoi Levinas élabore à ce moment-là une philosophie de la métaphore, qui était pourtant absente de Totalité et Infini (1961), et pourquoi il abandonnera par la suite cette philosophie. Il montre que c’est à partir d’une philosophie de la métaphore que Levinas tente, après Totalité et Infini, de prendre son départ vers une pensée de l’autrement qu’être ; et que, par conséquent, l’abandon de la métaphore (...) tient au fait que celle-ci ne nous permet pas, au bout du compte, de sortir de l’ontologie. (shrink)

Levinas n'est pas le premier ni le seul penseur à avoir eu le souci de décrire la subjectivité pour elle-même et à partir d'elle-même. Cette subjectivation, toujours à reprendre, Levinas l'aura envisager lui-même doublement, en deux lieux distincts, l'ontologie et l'éthique. L'ontologie dans la mesure où elle se propose de déduire la signification de l'étant subjectif dans l'être, l'éthique dans la mesure où elle pense l'unicité du moi à partir de la responsabilité pour autrui. L'ontologie et l'éthique sont, pour Levinas, (...) deux figures de l'egologie, elles décrivent deux manières d'être soi. Pour le comprendre l'auteur rétablit les rapports souvent oubliés entre Levinas et Husserl, Heidegger, Sartre, Merleau-Ponty et Henry. (shrink)

À travers une vingtaine de contributions de chercheurs et d'artistes, L'art tout contre la machine invite à réfléchir à la médiation de la technique dans notre rapport au monde telles que les pratiques artistiques contemporaines en esquissent le sens. Il se divise en trois parties, qui tissent de nombreux liens entre elles : « Technique et nature » ; « Interfaces relationnelles et dispositifs génératifs » et « Outils conviviaux et machines domestiques ». Les objectifs sont multiples : interroger des (...) œuvres et des procédures artistiques pour leur capacité à mettre en évidence les incidences des dispositifs machiniques sur nos environnements d'existence ; faire apparaître les filiations de dispositifs de création a priori hétérogènes en interrogeant les circulations entre différents régimes de technicité ; mettre en relief enfin la portée politique et artistique d'une compréhension conviviale des outils de création et la spécificité du rapport à la technique qui la sous-tend. (shrink)

Dans cet article, composé en hommage aux travaux de Peter Sharratt, l’auteur examine l’attitude de Pierre de La Ramée (Ramus) et d’Omer Talon à l’égard de l’Éthique à Nicomaque. En tant qu’humanistes, ces derniers s’occupent intensément des arts du discours. Tout en reconnaissant la nécessité d’un fondement éthique dans tout discours, ils se montrent violemment hostiles au traité aristotélicien. Le traité posthume de théologie composé par Ramus propose le Décalogue comme source exclusive de la morale chrétienne. Ramus et Talon refusent (...) de la sorte de s’engager dans la voie ouverte quelques décennies plus tôt par Ph. Melanchthon, qui avait intégré de manière originale la morale antique, notamment celle d’Aristote, dans la théologie protestante. Toutefois, vers la fin du xvie siècle, le philosophe hollandais Rodolphe Snellius, père adoptif du théologien Arminius, composera un traité de morale dans lequel il tente de concilier la morale aristotélicienne avec la méthode développée par Ramus et son équipe. (shrink)

Background: Serious Illness Conversations aim to discuss patient goals. However, on acute medicine units, seriously ill patients may undergo distressing interventions until death. Objectives: To investigate the feasibility of using the Surprise Question, “Would you be surprised if this patient died within the next year?” to identify patients who would benefit from early Serious Illness Conversations and study any changes in the interdisciplinary team’s beliefs, confidence, and engagement as a result of asking the Surprise Question. Design: A prospective cohort pilot (...) study with two Plan-Do-Study-Act cycles. Participants/context: Fifty-eight healthcare professionals working on Acute Medicine Units participated in pre- and post-intervention questionnaires. The intervention involved asking participants the Surprise Question for each patient. Patient charts were reviewed for Serious Illness Conversation documentation. Ethical considerations: Ethical approval was granted by the institutions involved. Findings: Equivocal overall changes in the beliefs, confidence, and engagement of healthcare professionals were observed. Six out of 23 patients were indicated as needing a Serious Illness Conversation; chart review provided some evidence that these patients had more Serious Illness Conversation documentation compared with the 17 patients not flagged for a Serious Illness Conversation. Issues were identified in equating the Surprise Question to a Serious Illness Conversation. Discussion: Appropriate support for seriously ill patients is both a nursing professional and ethical duty. Flagging patients for conversations may act as a filtering process, allowing healthcare professionals to focus on conversations with patients who need them most. There are ethical and practical issues as to what constitutes a “serious illness” and if answering “no” to the Surprise Question always equates to a conversation. Conclusion: The barriers of time constraints and lack of training call for institutional change in order to prioritise the moral obligation of Serious Illness Conversations. (shrink)

Managing Complexity in Healthcare introduces the ComEntEth (Complex Entropic Ethical) model as an integrated bio-medical and philosophical approach to understanding how people get things done in healthcare. Drawing on the complexity sciences, studies of entropy in living organisms, and the ethics of Emmanuel Levinas, healthcare is theorised as energetic relational exchanges between people as entropic and ethical entities that unfold around a central attractor: Reduction in elevated entropy or suffering in patients. Living entities are engaged in a continuous struggle against (...) the tendency to produce entropy. From the cellular to the collective of human endeavours, the tendency of complex systems is to disorder and decay. Yet in the micro-activity of healthcare enterprise, people resist this tendency by expending energy to create order and sustain life. Making sense of how this miraculous work is made possible is the foundation of this book. Through practical examples - from analysis of practitioner burnout, rural and remote healthcare, the functioning of emergency departments, to government, social and institutional responses to the COVID-19 pandemic -this new integral philosophy provides practitioners, managers, policy designers, and scholars an effective way to understand the dynamics of daily processes and practices that link the micro of everyday interactions with the macro-trends of healthcare. (shrink)

Cybernetics has fallen prey to snobs and journalists, who, in dealing with it, tend to mix myth with science. In this study we shall try to sift out the chaff, which a regrettable sensationalism has needlessly mixed with the good grain. Concentrating our attention on the rational bases and some of the lines of force of this new field of study, we shall try to eliminate the element of fable, but we shall not prohibit ourselves from opening windows on any (...) perspectives that seem reasonable.The notion of “information,” cornerstone of cybernetics, sheds light on the theory of knowledge. What is science, indeed, but an interpretation, which tries to be objective, of the flood of signals with which the universe submerges us? A Protean notion, it permits us to discover a certain unity among the most disparate phenomena. But it is a dangerous notion, too, because of the multiplicity of senses one may give to it. (shrink)

The nomenclature of the Anthropocene for this geological epoch marks in a novel way the global impact of human activity on the world. Consequently, it creatively raises the alarm bell of global environmental devastation. However, the narrative implicit in the Anthropocene presents challenges to use it as a departure point for developing an ethics of responsibility, as it contains morally relevant but ambiguous etiologies, phenomenological challenges to discrete human agency, and the potential erasure of both causes and victims of global (...) environmental degradation. This challenge compounds the challenges to traditional models of responsibility-as-imputation by global forms of environmental degradation signaled in the Anthropocene. Our new epoch demands new models of responsibility. This article draws upon neglected work by Paul Ricoeur to reconstruct a twofold model of responsibility: (1) responsibility-as-imputation and (2) responsibility for the fragile other and the domains that amplify fragility. It shows that a twofold model can more completely respond to harms elicited by anthropogenic environmental degradation by maintaining the benefits of traditional models of responsibility-as-accountability while dramatically expanding the subject and objects of responsibility through attention to the fragile and thus better serving us as we navigate responsibility in the Anthropocene. (shrink)